Août à la ferme : l'après-été et l'avenir

Août paraît souvent calme : ciel bleu, troupeau qui broute tranquillement, poussière qui flotte sur les chemins. Mais pour nos éleveurs de bovins à viande, c’est un mois de vigilance et de finesse. Moins de grands travaux, plus de petits détails qui comptent – pour le troupeau, pour les fourrages et pour la préparation de l’automne.
Gestion des pâtures en fin d’été
En août, l’herbe pousse plus lentement. Les éleveurs pratiquent donc une rotation fine : laisser paître court, puis donner du repos, et passer à une nouvelle parcelle au bon moment. Quand l’herbe se fait rare, on complète avec des balles d’ensilage ou du foin pour maintenir la condition du bétail. Les zones dégarnies sont repérées pour être réensemencées plus tard.
Eau, ombre et stress thermique
Les journées chaudes exigent de la vigilance. Les abreuvoirs sont contrôlés plus souvent, remplis ou alimentés par citerne dans les prés isolés. Haies, arbres ou abris mobiles offrent de l’ombre. Les horaires de pâture sont adaptés : tôt le matin ou en soirée. Les petits signes – moins d’appétit, respiration rapide, mollesse – appellent une réaction immédiate. Prévenir le stress thermique reste essentiel.
Mouches, taons et parasites
La fin d’été est la haute saison des mouches et parasites. Ils causent stress et blessures, ce qui pèse directement sur la croissance. Les éleveurs combinent plusieurs mesures : hygiène des aires de repos, pièges mécaniques, compléments minéraux, et, si nécessaire, un traitement ciblé contre les parasites internes et externes. Moins d’irritation = plus de sérénité = meilleure croissance.
Santé et croissance des veaux
Les veaux nés au printemps sont dans une phase cruciale. En août, on observe : poids, vitalité, consistance des crottes. Si nécessaire, la ration est ajustée (plus de fibres, un complément minéral adapté) et un vermifuge est administré selon le risque du pâturage. L’éleveur connaît ses animaux, et détecte vite ce qui ne va pas.
Seconde/3e coupe et qualité du fourrage
Là où c’est possible, une seconde ou troisième coupe est récoltée en août. Séchage rapide, andain propre, pressage serré ou ensilage soigné : la qualité prime sur la quantité. Les silos sont entretenus : bâches intactes, bords tassés, tranches nettes, zones abîmées retirées. Chaque bouchée de l’hiver se gagne dès maintenant.
Blé et paille : confort pour l’hiver
Août est aussi le mois de la paille. Les balles sont pressées, stockées et couvertes. Cet or jaune servira de litière douce et sèche pendant l’hiver. Chez Couvert, c’est aussi personnel : quand ses parents sont débordés, Bert donne encore un coup de main. Ces dernières semaines, il a travaillé plusieurs soirées jusque tard pour rentrer la paille. Pas de folklore, mais un vrai besoin.
Maïs et planification de l’ensilage
Le maïs est observé de près : remplissage des épis, maturité, état des feuilles. Ni trop tôt ni trop tard pour ensiler. Les éleveurs prennent déjà rendez-vous avec l’entrepreneur agricole, libèrent les silos et vérifient le matériel. Bien planifier évite les pertes quand le bon moment arrive.
Entretien et stocks
Avec les animaux au pâturage, août est propice à l’entretien : canalisations, clôtures, machines. Les stocks sont comptés : ensilage, foin, paille, minéraux. Ce qui manque est commandé à temps – mieux vaut avant la rentrée de septembre.
Fumure et restauration des prairies
La gestion du lisier se poursuit, selon les possibilités et la réglementation. On note aussi les parcelles fatiguées, touchées par la sécheresse ou le piétinement. Les remarques pour le réensemencement ou chaulage à l’automne sont déjà prises.
En résumé : août est un mois de persévérance et d’ajustements. Gérer les pâtures, sécuriser l’eau, surveiller les animaux, préserver la qualité des fourrages et préparer les récoltes de demain. Pas de grands gestes, mais une multitude de bonnes décisions. C’est là que l’éleveur de viande fait la différence – jour après jour.