Juillet à la ferme : de la paille à l'ombre, tout compte

L’été bat son plein. À première vue, juillet semble une période calme : le bétail est au pâturage, l’herbe pousse toute seule, le soleil brille. Mais les apparences sont trompeuses. Pour nos éleveurs de viande bovine, juillet est un mois d’attention, d’ajustement et de vigilance – face à la chaleur, à la croissance ralentie et aux habitudes qui s’installent.
Seconde coupe et organisation des pâtures
Fin juin ou début juillet, beaucoup d’éleveurs ont fauché leur seconde coupe d’herbe. Ce fourrage est à nouveau mis en silo ou en balles et joue un rôle crucial pour compléter les stocks d’hiver. Le bon moment est essentiel : trop tôt, il y a trop peu de volume ; trop tard, la qualité chute. Bien nourrir en décembre, ça se prépare dès juillet.
Certains prés ne sont pas fauchés mais laissés au pâturage. Le plan de pâturage reste donc une équation à réévaluer presque chaque jour.
Récolte du blé = paille pour l’hiver
Chez les éleveurs qui ont aussi quelques cultures, juillet est souvent le moment de la récolte du blé. Une fois le grain moissonné, la paille reste au champ. Et cette paille, loin d’être un déchet, est ensuite pressée et stockée pour devenir une litière douce et sèche pour les animaux durant l’hiver.
Un travail éprouvant, souvent sous un soleil de plomb, dans la poussière et la chaleur. Bert – l’homme derrière Couvert – donnait régulièrement un coup de main à ses parents pour rentrer la paille en juillet. Pas de folklore ici, mais la vraie vie de la ferme : dure, transpirante, et essentielle pour offrir du confort au bétail pendant les mois froids.
Chaleur = vigilance maximale
En juillet, la chaleur peut devenir intense. Nos bovins sont résistants, mais le stress thermique reste un risque bien réel. Les éleveurs :
- veillent à ce qu’il y ait toujours suffisamment d’eau fraîche
- prévoient des zones d’ombre, naturelles ou artificielles
- adaptent les horaires de pâture (tôt le matin ou en soirée)
- observent attentivement tout signe de fatigue ou de perte d’appétit
Un animal en surchauffe perd rapidement en condition. Juillet est donc un mois d’observation constante et d’intervention rapide.
Suivi des veaux et croissance
Les veaux nés au printemps entrent dans une phase de croissance cruciale. En juillet, l’éleveur vérifie : la prise de poids, l’état de forme, la consistance des fèces… Si nécessaire, il ajuste la ration ou applique un traitement préventif contre les parasites. Il connaît ses bêtes, et il sent immédiatement quand quelque chose cloche.
L’eau, toujours une préoccupation
Même en juillet, l’approvisionnement en eau reste un défi quotidien. Sur les pâtures éloignées ou sans abreuvoir fixe, les éleveurs doivent transporter de l’eau. Tant que les rivières locales ne sont pas trop basses, c’est autorisé. Mais cela demande du temps, de la logistique et de l’endurance.
Préparer l’écurie pour la suite
Même si les animaux sont encore dehors, on pense déjà à l’automne. Certains éleveurs commencent à planifier l’engraissement, la répartition des boxes, le stock de paille et de fourrage, ou encore l’entretien du matériel. Car dès août, un nouveau rythme se mettra en place – et ceux qui anticipent gagnent du temps plus tard.
En résumé :
Juillet semble calme, mais chaque journée compte. Entre herbe et paille, entre chaleur et vigilance, entre pâturage et préparation, les éleveurs de viande continuent à bâtir un élevage sain et résilient. Pas de grands gestes, mais un travail essentiel. Voilà ce qu’est l’été à la ferme.